Le dictionnaire d’Oxford définit le terme « connaissance » comme étant « la somme de ce qui est connu ».
En tant que Personal Trainers, nous sommes encouragés à emmagasiner de nombreuses techniques, à nous familiariser avec de nombreux outils et à passer des certifications qui s’inspirent de différents systèmes d’entraînement. Quand j’étais étudiant, j’ai découvert différents systèmes (et différents outils). En tant que Personal Trainer, j’ai parfois articulé mes coachings autour de ces systèmes (auxquels j’ai intégré différents outils et différentes techniques). En tant que formateur pour la Physical Coaching Academy, j’enseigne l’utilisation de tels systèmes, techniques et outils.
Tous les Personal Trainers devraient se familiariser avec de multiples techniques, outils et systèmes. Ces connaissances leur seront d’une grande utilité dans leur carrière. Mais les connaissances ne suffisent pas. Les meilleurs coachs ne sont pas toujours ceux qui ont le plus de connaissances et de certifications. Pour que les connaissances soient utiles, elles doivent être examinées de manière critique. Les connaissances doivent être utilisées de façon précise et ce, dans des contextes spécifiques. Les méthodes appliquées doivent être choisies en fonction de la spécificité du problème adressé et ce, pour obtenir des résultats prévisibles et spécifiques.
Je crois que si nous voulons être plus que des coachs “occasionnellement efficaces” et optimaliser le service à nos clients, nous devons être en mesure d’utiliser nos connaissances de manière conceptuelle. Pourquoi? Parce que si nous ne sommes pas en mesure de le faire, nous serons bloqués dans les lignes directrices d’un système et nous risquons de sauter des étapes importantes dans le remodelage de la «réalité physique» de nos clients.
Ça semble logique, mais qu’est-ce que cela signifie?
- Prenons une situation réelle simple :
Mon client est actuellement dans une phase correctrice (de stabilisation) de son entraînement et a les genoux qui rentrent vers l’intérieur (comme observé lors d’un OHS). J’identifie la rotation interne de la hanche et l’antéversion du bassin comme causes possibles du problème. Après une période d’entraînement de la flexibilité des structures appropriées, des exercices de core et d’équilibre, une série d’exercices de résistance (sur une jambe et sur deux jambes) et des exercices de base en pliométrie, je constate des progrès importants dans les zones du corps à problèmes.
Cependant, même lors d’exercices de pliométrie de faible amplitude, un valgus du genou continue de précéder chaque saut (dans la phase d’impulsion).
- Que faire?
Continuer dans la même direction: Floor Bridges? Peut-être une progression en SL Floor Bridge? D’autres exercices en SL Balance et toutes les variations que je peux imaginer en phase de stabilisation? Plus de Squats? Peut-être des Step ups? Si j’interprète de manière stricte (limitée) certains systèmes dont le modèle OPT de NASM, ce serait la voie à suivre.
Personnellement, j’envisagerais d’emprunter un exercice qui, sous la même interprétation stricte (limitée) de certains systèmes dont le modèle OPT de NASM, semble réservé pour une phase plus avancée (Force): le SL Squat.
- Mon raisonnement?
Et bien, pour éduquer le corps de mon client à stabiliser (en mode réflexe) le genou sous un stress élevé (taux élevé de production de force, même lors de sauts de faible amplitude), je dois trouver un exercice qui va permettre, avec une ROM appropriée, de créer dynamiquement des contraintes similaires. Les Squats ou les exercices de «faible flexion fixes» ne stimulent pas suffisamment le système neuro-musculaire pour lui apprendre à anticiper et à contrôler les contraintes appliquées dans des environnements fonctionnels nécessitant un taux élevé de production de force.
- Ca semble logique?
Allons-nous à l’encontre du modèle OPT? Non, le modèle OPT donne une structure pour apprendre à faire des liens entre les exercices et à prendre conscience de leur interdépendance logique. Un système ne peut pas décrire clairement chaque situation. Votre compréhension conceptuelle de l’anatomie fonctionnelle et de la physiologie, de la production de force et de l’apprentissage moteur doivent vous permettre de structurer et d’utiliser vos connaissances plus efficacement.
D’ailleurs, le dictionnaire d’Oxford nous propose d’autres définitions de la connaissance. Ma préférée est la suivante : «La conscience … acquise par l’expérience d’un fait ou d’une situation …». Au final, la connaissance est bien plus qu’une somme de ce qui est connu…
Niels Kingma
Personal Trainer / Master Trainer certifié NASM (CPT, CES, PES) et formateur à la Physical Coaching Academy